2011-10-27

#Ennahda : Rached Ghannouchi et les identités meurtrières

Rached Ghannouchi, président du parti islamiste tunisien Ennahda, "a regretté que les Tunisiens soient devenus «franco-arabes» dans la pratique du langage. « Nous sommes arabes et notre langue c'est la langue arabe », a-t-il martelé. « On est devenu franco-arabe, c'est de la pollution linguistique », a déploré le chef d'Ennahda, reprenant un des thèmes de prédilection du Front islamique du salut en Algérie au début des années quatre-vingt-dix. Formé en Égypte et en Syrie puis exilé vingt ans à Londres, Rached Ghannouchi parle anglais couramment mais ne maîtrise pas le français qui est encore largement pratiqué depuis l'indépendance dans les milieux éduqués tunisiens."

Source : article de Thierry Oberlé, Le Figaro

Rached Ghannouchi devrait lire les Identités meurtrières, d'Amin Maalouf. Cet ouvrage existe en anglais : In the name of identity ; et en arabe : الهويات القاتلة. La volonté de réduction de l'homme ou de la femme à une identité religieuse, nationale, politique, économique, unique et fixe, alors que les appartenances sont toujours multiples, et évolutives, la volonté de réduction de l'être à une dimension unique nécessite l'emploi de la contrainte et engendre la violence meurtrière. Les Tunisiens ne sont pas réductibles à une identité purement arabo-musulmane fantasmée. Ils sont multiples, divers, généreux, ouverts, riches des apports de leur longue histoire, et cela depuis Carthage. Ils parlent l'arabe, mais aussi le français, l'anglais, l'italien...



On observera d'ailleurs que le site internet d'Ennahda est publié en arabe, avec un peu d'anglais, et à peine quelques traces de français. Si Ennahda veut améliorer son image en France, qui est mauvaise, ce parti devrait publier davantage en français, pour être mieux compris des observateurs de l'autre rive de la Méditerranée.

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