2010-06-23

Numerus clausus des avocats ?

Michèle Alliot-Marie évoque l'instauration d'un "numerus clausus" chez les avocats, rapporte Le Monde.

Le numerus clausus est un véritable fléau. Voyez le problème des médecins et des taxis. Fausse bonne idée, le numerus clausus une fois institué est la source de barrières à l'entrée d'un marché de services, dont il est extrêmement difficile de sortir, étant donné la valeur du privilège acquis. C'est une forme de retour à la charge d'Ancien Régime, heureusement abolie par la loi d'Allarde, et au corporatisme qui fleure la "Révolution nationale" du régime de Vichy.

"Il sera libre à toute personne de faire tel négoce ou d'exercer telle profession, art ou métier qu'elle trouvera bon" (loi du 2-17 mars 1791 portant suppression de tous les droits d'aides, de toutes les maîtrises et jurandes).

Toute personne ayant réussi les examens doit pouvoir exercer le métier de son choix, sans limite de nombre des membres de la profession. S'il y a trop d'avocats, s'ils gagnent trop mal leur vie, ils s'orienteront progressivement vers d'autres métiers. A l'inverse, s'il en manque, le métier redeviendra plus rémunérateur, et de nouveaux venus satisferont les besoins. Y a-t-il un numerus clausus chez les plombiers ou les boulangers ?

Et qui décidera du juste nombre d'avocats ? Trop ? Trop peu ? On voit déjà les marchandages, les luttes d'influence, pour en obtenir plus, ou moins, d'un bureaucrate ou d'un ministre. Au détriment du client. C'est l'intérêt du client qui, toujours, doit primer. Le meilleur moyen de parvenir à le satisfaire est de laisser jouer librement l'offre et la demande de services juridiques. Sans, jamais, de numerus clausus.

Aucun commentaire: