2005-06-24

L'autre front républicain

France

Difficile d'entendre le mot "libéral" dans la bouche de François Fillon, ancien ministre ; il faut se contenter de "changement", de "réforme".

Toutefois, son attitude à l'égard de l'extrême-gauche, encore objet de toutes les complaisances en France, lui fait honneur. En témoigne son discours au conseil national de l'UMP (droite) le 11 juin 2005 :

"La voilà la troisième crise d’identité : c'est celle de la gauche française. Je n’ai aucune leçon à donner à mes opposants, mais je constate que notre démocratie est faussée par une grave et persistante ambiguïté idéologique, qui est unique en Europe.

"Gauchisme radical ou sociale-démocratie : le choix n’a jamais été clairement débattu et assumé en France. Le SPD allemand a tranché en 1959, en se prononçant une fois pour toute faveur de l’économie de marché. Quant au Labour anglais, il s'est approprié les réformes de Margaret Thatcher.

"Rien de tel chez nous.

"Parce que les clarifications ont sans cesse été différées, parce que le parti socialiste continue de finasser avec les réalités économiques du monde, la France subit de plein fouet la surenchère de l’extrême gauche.

"Si les électeurs de gauche oscillent entre la pensée de François Hollande et celle d’Olivier Besancenot, c’est qu’il y a un problème de fond ; un problème qui infecte et archaïse tout le débat public.

"A l'époque du Rassemblement Pour la République, nous avons, avec Nicolas Sarkozy, suffisamment combattu l'extrême droite, pour exiger aujourd'hui de la gauche qu'elle en fasse de même avec ses extrêmes !

"Nous sommes en droit de réclamer de messieurs Hollande, Fabius, Lang et tous les autres, plus d'intransigeance à l'égard de ceux qui font encore de la "lutte des classes" le moteur démagogique et venimeux de leurs succès électoraux.

"Nous sommes en droit de réclamer une clarification politique et morale face à une extrême gauche qui entretient notre peuple dans l'illusion de je ne sais quelle "Ligne Maginot" face à la mondialisation ; une extrême gauche qui puise toujours ses idées et ses mythes dans une idéologie qui, pendant 70 ans, à fait régner la terreur et la misère sur une grande partie du monde."

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